L’évolution du nombre de chauffages au bois installés, ainsi que la consommation de bois correspondante en mètres cubes (solides) figurent dans le tableau ci-après. En comparant les valeurs de l’an 2019 avec celles dont on dispose pour 1990, il est possible de dégager une évolution à plus long terme. La tendance la plus récente ressort de la comparaison des chiffres 2019 et 2018
Type de chauffage |
Année |
Nombre d’installations |
Consommation de corrigée des variations météorologiques |
Chauffages à bûches (hors cheminées ouvertes) |
90 18 19 |
643 545 507 997 494 968 |
2 393 336 1 222 668 1 192 848 |
Chauffages à plaquettes |
90 18 19 |
3 259 11 364 11 284 |
423 402 2 178 262 2 341 500 |
Chauffages à pellets |
90 18 19 |
0 28 625 29 097 |
0 521 237 540 875 |
Chauffages au bois usagé (hors UID) |
90 18 19 |
22 77 76 |
175 006 746 150 732 084 |
Bois dans les UID |
90 18 19 |
26 30 30 |
235 505 437 110 439 023 |
Total (UID incl.) |
90 18 19 |
646 852 548 093 535 455 |
3 227 249 5 105 429 5 246 330 |
Source: Statistique suisse de l’énergie du bois 2019, tirage préliminaire (en allemand), Office fédéral de l’énergie, 2020
L’évolution à plus long terme depuis 1990
Bien que le parc de chauffages au bois à alimentation manuelle installés en Suisse (hors cheminées ouvertes, c’est-à-dire cheminées fermées, fours, poêles de faïence, poêles d’habitat et poêles-cheminée, ainsi que chaudières à bûches) ait diminué de près de 150 000 unités depuis 1990, leur nombre reste considérable. Ce fait devient particulièrement clair lorsqu’on le considère par rapport au parc de bâtiments. D’après l’Office fédéral de la statistique, le nombre de bâtiments à usage d’habitation unique ou partiel s’est situé à 1,75 million en 2018: 998 000 maisons individuelles, 470 000 maisons à plusieurs logements, 198 000 bâtiments d’habitation avec usage annexe et 82 000 bâtiments à usage partiel d’habitation.
En 2018, tous les bâtiments à usage d’habitation abritaient environ 4,53 millions de logements. Par conséquent, une unité de logement sur neuf (maison individuelle ou appartement) était donc équipée d’un système à alimentation manuelle. Notons que la part de maisons individuelles et de petits bâtiments à plusieurs logements était nettement plus élevée, car les grands immeubles d’habitation ne disposent généralement pas de cheminées ou de poêles-cheminées, à l’exception peut-être des appartements en attique.
Progression constante des pellets
En 1990, les chauffages à pellets n’existaient pas encore en Suisse. Lancés autour du tournant du millénaire, ils ont connu une progression constante: dès 2019, plus de 10% du bois-énergie utilisé en Suisse a été brûlé sous forme de pellets.
Les chauffages à plaquettes ont connu un succès grandissant depuis 1990. Au cours des 30 dernières années, leur parc a plus que triplé; la quantité de bois-énergie exploité s’est même multipliée par 5. Aujourd’hui, les plaquettes de bois à l’état naturel représentent de loin l’assortiment de bois-énergie le plus important: en 2019, elles constituaient 45% du volume total de bois-énergie.
A titre de spécialité, mentionnons aussi les installations de couplage chaleur-force au bois (CCF) qui produisent l’électricité en plus de la chaleur. Les deux premières centrales ont intégré les statistiques en l’an 1995. Leur parc s’est agrandi de trois installations en 2019 par rapport à 2018 pour atteindre un total de 17. Elles ont produit 217 260 MWh d’électricité en 2019 et alimentent ainsi près de 50 000 ménages suisses moyens (2 personnes dans une maison plurifamiliale).
Changements 2019 par rapport à 2018
Le volume de bois utilisé à des fins énergétiques a augmenté d’environ 140 000 mètres cubes solides pour en totaliser environ 5 246 000 en 2019. Le bois-énergie suisse apporte ainsi une contribution importante à la politique climatique de notre pays, ayant remplacé en 2019 l’équivalent de plus d’un million de tonnes de mazout et réduit de près de 3,3 millions de tonnes le CO2 rejeté dans l’atmosphère.
Le parc de chauffages alimentés manuellement a diminué de 13 000 unités supplémentaires. Le volume de bois en bûches s’est par conséquent réduit d’environ 30 000 mètres cubes solides.
Les systèmes à pellets faisant fonction de chauffages centralisés ou exploités au sein de petits réseaux de chaleur d’une puissance jusqu’à 300 kW ont affiché une belle croissance: leur nombre a augmenté de 630 pour atteindre 17 960 unités dans l’espace d’une seule année. Résultat: le volume de bois-énergie utilisé sous forme de granulés s’est accru d’environ 30 000 mètres cubes solides. Quant au nombre de grandes installations à pellets d’une puissance supérieure à 300 kW, il n’a guère changé.
Une tendance intéressante se dessine pour les chauffages à plaquettes: le nombre de petites installations de moins de 50 kW a diminué de presque 180 unités pour atteindre environ 3 020 systèmes. Ce recul reflète une certaine complexité dans l’opération des petits systèmes à plaquettes. Beaucoup d’exploitants remplacent aujourd’hui leur installation de la première génération par un système à pellets. En revanche, le nombre de dispositifs plus grands a continué d’augmenter en 2019 et est responsable de la progression réjouissante de l’ordre de 160 000 mètres cubes solides pour le bois-énergie utilisé.
La valorisation des déchets de bois dans les chauffages à bois de récupération spéciaux et dans les usines d’incinération des déchets (UID) continue à jouer un rôle important: elle a atteint près de 1,2 million de mètres cubes solides en 2019, soit 22% de l’ensemble du bois-énergie exploité. Le bois remplit donc une fonction importante aussi dans le contexte de l’économie circulaire.
Récapitulatif
L’Office fédéral de l’énergie vient de publier la version la plus récente de sa statistique sur l’énergie du bois. Totalisant 5.246 millions de mètres cubes solides, l’utilisation de bois-énergie a atteint un nouveau maximum en 2019. Le bois est la deuxième source d’énergie indigène renouvelable la plus importante en Suisse, derrière l’hydroélectricité. Les chauffages à plaquettes et à pellets, souvent combinés à des réseaux de chaleur de proximité pour chauffer des lotissements ou quartiers entiers, affichent une belle progression et évincent surtout les systèmes à mazout. En revanche, le nombre d’installations à bûches alimentées manuellement continue de diminuer. En 2019, le bois indigène a remplacé l’équivalent de plus de 1 million de tonnes de mazout et réduit de 3,3 millions de tonnes le CO2 rejeté dans l’atmosphère.
Lien vers la statistique sur l’énergie du bois (en allemand): www.energie-bois.ch/statistique
Texte: Energie-bois Suisse